Histoire


Des onze fiefs médiévaux composant Châteaufort, ceux du Four à Ban, du Haydieu, de La Perruche, de la Motte, de la Chapelle des Boisseaux et de la Ferme de la Grange ont disparu.
Seuls quatre demeurent :

  • La Geneste dont le château est rebâti en 1614 avec des pierres du donjon de Marly. Ce château a laissé place à une construction datant de 1857
  • Le Gavoy dont le château actuel a été bâti après 1809
  • Marly
  • Ors dont l’existence est attestée dès 1354

Autrefois, le doyenné de Châteaufort avait une telle importance qu’il était le siège de 98 paroisses s’étendant de Saint-Germain-en-Laye à Nanterre et jusqu’à la région d’Étampes.

La tour, les souterrains et les prisons sont des témoins de l’histoire médiévale de la commune.

En 1068, Châteaufort était donc une importante forteresse appartenant à trois frères : Guy Ier de Montlhéry, Hugues le Roux et Amaury.
Dans les textes anciens, seuls Guy Ier et Hugues le Roux sont désignés comme seigneurs contrairement au chevalier Amaury qui est présenté comme soldat.
Guy Ier de Montlhéry, Hugues le Roux et Amaury possédaient outre celle de Châteaufort, de nombreuses autres forteresses en Île-de-France. Ces places fortes étaient les verrous du domaine royal.

Guy le Rouge hérita des forteresses de Montlhéry, de Gometz et de Châteaufort à la mort de son père Guy Ier de Montlhéry.
Les trois forteresses passèrent ensuite à Hugues de Crécy, fils de Guy le Rouge.
Louis VI le Gros comprit que son autorité royale passait par la soumission de ces seigneurs alentours, mieux armés. Afin de reprendre le pouvoir, le roi provoqua chez notre sanguinaire seigneur Hugues de Crécy une vive rancœur. Louis VI fit rompre ses fiançailles avec la fille de Guy le Rouge puis il retira à Hugues de Crécy sa charge de sénéchal.
Enfin, il lui confisqua son château de Montlhéry pour le donner à Milon de Bray, cousin d’Hugues de Crécy.
Pour récupérer son bien, Hugues fit enlever son cousin et le traina de prison en prison jusqu’à l’enfermer dans celle de la tour en bois de Châteaufort. Une nuit, il étrangla Milon et fit basculer le corps dans le vide pour simuler une évasion. L’affaire arriva aux oreilles de louis VI qui vint s’emparer du château de Gometz, où s’était retiré Hugues de Crécy.
Sachant qu’il ne pourrait échapper à un duel de justice au cours duquel il pourrait perdre la vie, Hugues avoua publiquement son crime et se précipita aux pieds du roi pour lui demander sa grâce. Celle-ci lui fût accordée et Hugues de Crécy alla s’enfermer dans différents monastères.
Châteaufort se trouva sans seigneur puisqu’Hugues de Crécy n’avait pas de descendance. C’est ainsi que la place tomba dans le domaine royal. Pour ne plus avoir d’ennuis, Louis VI fit abattre une grande partie des fortifications.

Le nom de Châteaufort apparait pour la première fois dans un document de 1064. Le nom même du lieu indique qu’il y avait des fortifications avant cette date. Ces fortifications consistaient en trois tours entourées d’un double fossé très large et de remparts. Le tout passait pour être inexpugnable.
Des trois tours, subsiste la base du donjon construit dans la deuxième moitié du XIème siècle. Il avait une hauteur de 36 mètres et un diamètre intérieur de 12 mètres. Le plancher était soutenu par un pilier central. Au XVIIème le donjon est décrit comme étant une vieille masure servant de logis et où l’on rend la justice. Il contient une prison au rez-de-chaussée et les logements du geôlier et du concierge au-dessus. En 1840, le propriétaire qui était un charron a décidé de faire sauter une partie du mur afin de pouvoir faire entrer les voitures à réparer.

La deuxième tour en pierres était érigée sur motte. Certains historiens la font passer pour la tour du château primitif de Châteaufort à cause de sa position entre la vallée qu’il dominait et le ravin qu’il commandait et aussi en raison de la proximité de l’église. Au début du XIIIème siècle, le château est dénommé château de Marly, c’est-à-dire après que les frères et seigneurs Bouchard et Mathieu de Marly aient épousé Mathilde et Mabille, filles du seigneur Adam de Châteaufort et de Constance de France. La tour fut détruite en 1614 et le château après 1711.

La troisième tour était en bois et érigée sur motte. La motte est toujours visible entre la rue du Moulin et la rue des Orfèvres.

La guerre de Cent-Ans a détruit Châteaufort. Le village ne comptait plus qu’une demi-douzaine de maisons.
Ce sont des ruines que Louis XI offrit à son écuyer Charles de Buz en 1467, en le nommant capitaine de Châteaufort. En 1480 ce même roi échangea Châteaufort avec Louis duc de Brabant.

En cette fin du XVème siècle, des agglomérations autrefois prospères comme Châteaufort ont perdu tout éclat et ne se remettront jamais complètement de leur désolation. Chevreuse, nichée au fond de sa large vallée, deviendra de plus en plus prospère. Le XVème siècle révéla un magnifique épanouissement rural : Magny ne comptait pas moins de 27 hameaux et à Toussus, le Plessis fut fort peuplé.

Au XVIIème siècle, Châteaufort continua de servir de monnaie dans les échanges seigneuriaux.
Ainsi, en 1629, Louis XIII échangea le bourg contre Château-Regnault à Louise Marguerite de Lorraine. À la suite d’héritages, Châteaufort passa à Claude de Lorraine, duc de Chevreuse. Ce dernier l’abandonna le 8 mai 1646 au marquis, prince, comte et seigneur d’une région impressionnante, Charles d’Escoubleau. Si ce grand seigneur semblait gérer ses domaines avec bonheur, Paul son successeur n’était pas de la même trempe. Il fut dépossédé de presque toutes ses terres, dont Châteaufort, en 1673.
En 1679, le chevalier d’Albert, frère du duc de Chevreuse, devint comte de Châteaufort.
En 1691, le seigneur de Châteaufort était le duc de Chevreuse. Né en 1646, il épousa en 1667 la fille aînée de Colbert, s’installa au château de Dampierre et l’embellit tel qu’on le connait de nos jours. Il racheta Châteaufort et Magny et devint ainsi propriétaire de la majeure partie de la vallée de la Mérantaise. Hélas pour lui, éduqué auprès des solitaires de Port-Royal, et donc janséniste, il subit la haine de Madame de Maintenon. Lorsque, le 1er février 1692, Louis XIV rattacha Châteaufort au domaine royal, cette grande dame en exigea la jouissance des revenus. Elle confia la gestion du bourg aux religieuses ursulines de la maison de Saint-Louis à Saint-Cyr.
À la fin du XVIIème, le Champ de la Justice, désaffecté, est revendiqué par les villageois au vu qu’ils en assuraient l’entretien de tous temps et qu’ils y faisaient paître leurs bêtes. Ils n’obtiendront pas cette dernière grâce.

L’hiver terrible de 1708-1709 fut ainsi décrit. Le gel persistant plus de 60 jours avait immédiatement rendu « les rivières solides jusqu’à leur embouchure et les bords de mer capables de supporter de lourds charrois ». Un dégel trompeur fut suivi d’un froid polaire meurtrier. À Châteaufort, la famine fut totale. Du 5 janvier au 2 février, pas moins de 24 000 habitants périrent de froid dans la région. Les intendants royaux valorisèrent leurs réserves de grain conservées en province en raréfiant la vente. En 1767, Louis XV voit s’achever sept ans de la ruineuse Guerre Coloniale. Mais le roi ne rêvait que d’agrandir son domaine de Versailles en pillant le trésor public.

En 1900, le village compte environ 700 habitants. La mairie est située dans l’actuelle école élémentaire. Le groupe scolaire comporte alors deux classes primaires, l’une de filles, l’autre de garçons, et une « petite classe » dans un bâtiment attenant à la mairie. Le préau fait office de cantine. Il existe aussi une classe de filles, et une maternelle, chez les religieuses, dans un bâtiment du Prieuré : c’est l’école des « Sœurs ».

Le bureau de Poste, est quant à lui installé au 31 de la place Saint-Christophe.
L’élevage et l’agriculture sont les principales ressources des villageois. Les agriculteurs sont employés dans les fermes de la Grange ou de Voisins-le-Thuit, tandis que les femmes récoltent les fraises cultivées le long de la rigole depuis le Moulin jusqu’à Voisins-le-Thuit, ainsi que sur les coteaux de la Folie et de la rue de l’Église. Après les fraises, c’est la saison des haricots, qu’il faut cueillir, trier et placer dans des paniers que l’on porte à la gare de Gif. Ces cultures saisonnières nécessitent l’emploi ponctuel d’une main d’œuvre agricole issue principalement de Bretagne.
Les carrières de grès de la vallée, dont quelques vestiges subsistent encore, utilisent de la main d’œuvre en majorité italienne employée à la fabrication des pavés de l’Yvette, alors que d’autres Castelfortains travaillent au moulin en face du Gavoy.

En 1909, la municipalité effectue l’achat d’un terrain pour l’agrandissement du groupe scolaire, car à la rentrée, l’effectif est de 109 élèves. Il faut en outre accueillir les enfants de cinq ans, d’où la demande de création d’un poste d’institutrice adjointe.

En 1964, la Seine-et-Oise éclate en trois départements : Essonne, Yvelines et Val-d’Oise. Châteaufort et Toussus-le-Noble sont classés dans l’Essonne. Devant cette situation irréaliste géographiquement, Châteaufort fait immédiatement la demande de rattachement au canton de Versailles Sud. Il faudra cinq ans pour obtenir le retour de Châteaufort dans le département des Yvelines.

En 1970, le Syndicat intercommunal d’aménagement du plateau de Saclay et des communes des vallées de l’Yvette et de la Bièvre est créé. Châteaufort y adhère, et en sort en 2000.
En revanche, en 1972, Châteaufort refuse l’adhésion à la Ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines et rejoindra la communauté d’agglomération de Versailles Grand Parc en 2013.

En 1968, les premiers pavillons en bordure de la rue des Orfèvres commencent à sortir de terre. Au début des années 70, la mairie est transférée dans les locaux occupés actuellement par la Poste, puis en 1995, elle s’installe à son emplacement actuel.

Les années 80 marquent une nouvelle étape dans l’évolution de Châteaufort :
En 1980, les rues et les places de la Perruche sont nommées en fonction des lieux-dits inscrits au cadastre de 1808, édicté par Napoléon. Et, deux ans plus tard, les travaux de construction du lotissement de la Perruche démarrent.

La rentrée de 1983 voit le transfert des classes enfantines dans un bâtiment du Prieuré et l’ouverture de la cantine.
L’école maternelle comportera bientôt trois classes, tandis qu’un local préfabriqué accueillera une 5e classe primaire. Les premiers élèves de la Perruche arrivent.
À partir de 1982 également, le collège Martin Luther King, à Buc, accueille les collégiens de Châteaufort.

En 1985, le Parc Naturel Régional de la Haute Vallée de Chevreuse est créé, et Châteaufort y adhère. Le domaine d’Ors est déclaré d’utilité publique en 1986 et est acquis par la municipalité.

Le centre de loisirs sans hébergement (CLSH) ouvre ses portes en 1998.

La Foire traditionnelle des 27 et 28 octobre, depuis 1850, ne connaît plus le déballage des chevaux, bœufs, vaches et volailles, plus moult colporteurs de filasse, de rouennerie et de ferblanteries. Elle est remise à l’honneur en 1983 dans un esprit d’animation villageoise et de fête populaire. Il s’ensuit la création du Comité Saint-Simon, afin de perpétuer, chaque troisième dimanche d’octobre, cette fête. La Foire médiévale Saint-Simon a pris une réelle ampleur depuis.

Le 27 septembre 1985, le Président de la Fédération Française de Golf, Claude-Roger Cartier, fait voter par son Comité la création du Golf National. Il sera inauguré le 5 octobre 1990 par Roger Bambuck, Ministre de la Jeunesse et des Sports.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, Le Golf National occupe pour le tiers de sa superficie le territoire de Châteaufort ce qui en fait le plus grand équipement sportif installé sur notre commune.
Créé dans le cadre de la construction de la ville nouvelle l’EPA à l’initiative de Monsieur Hubert Chesneau qui en parle en ces termes : Le Comité avait opté pour une implantation dans l’Ouest/Sud-Ouest de la région parisienne. Nous avons cherché des terrains…Architecte, j’avais, auparavant, construit dans la ville nouvelle de St Quentin en Yvelines et réalisé le golf public du même nom. J’avais aussi, à la demande de mes confrères Urbanistes et Architectes de la Ville Nouvelle de St Quentin, dessiné un golf de 36 trous, sur un terrain qu’ils souhaitaient préserver comme « porte verte », uniquement pour qu’il figure sur tous les plans d’ensemble et évite les éventuelles pressions pour bâtir cette surface. À tout hasard, je repris donc contact avec l’Établissement Public d’Aménagement et grâce à quelques-uns, au sein de l’Établissement Public d’Aménagement, notre projet devint possible.
J’ai alors établi un avant-projet comprenant 2 parcours de 18 trous, un practice, un centre d’entraînement, un hôtel et le siège de la Fédération Française de Golf que nous présentâmes aux trois Maires des communes sur lesquelles se répartissait le terrain. Ceux-ci accueillirent très favorablement notre projet, mais chacun souhaita que les constructions soient implantées sur sa commune… C’est pour cette raison que le Novotel a finalement été construit à Magny les Hameaux et les locaux de la Fédération Française de Golf à Guyancourt, la limite des communes passant au beau milieu du hall d’accueil du Golf National. La fédération en est actuellement propriétaire sous bail emphytéotique.

La commune de Châteaufort est intimement lié à l’histoire de l’aviation.
En 1909, l’aérodrome Borel s’installe au nord de la Perruche et se compose de quelques hangars, qui disparurent dans les années 20.
Le 19 août 1913, Adolphe Pégoud (1889-1915), un jeune pilote d’essai recruté par Louis Blériot, décollait de l’aérodrome Borel et sauta pour la première fois au monde en parachute depuis un avion. L’appareil alors livré à lui-même réalisa un certain nombre de cabrioles acrobatiques au-dessus de la vallée de la Mérantaise avant de s’écraser au sol. Pégoud s’en inspira quelques jours plus tard pour effectuer le premier looping volontaire au-dessus de Buc. La voltige aérienne était née.
Lucien Coupet (1888-1962), Castelfortain et ami de Pégoud, après s’être distingué au cours de la grande guerre avec 11 victoires, fut le premier, avec son coéquipier Bossoutrot, à relier le continent africain en 1919 à bord du mythique Goliath. Au cours des 20 années qui suivirent, il fut détenteur de nombreux records du monde et reçut en 1949, la distinction de Grand Officier de la Légion d’Honneur des mains du Général de Gaulle en personne.
Plus récemment, le 19 juillet 1973, un autre Castelfortain, Robert Buisson pilotait le prototype du « cri-cri », le plus petit bimoteur du monde pesant à peine 170 kg. Cet appareil est aujourd’hui exposé au musée du Bourget.